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Sur la Route du Tea Party



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La Prophétisation de la Parousie de Novembre
November's Prophesied First Coming


LE TEA PARTY, L'AMERIQUE MANIPULEE



Sur la route à travers la Virginie, des pancartes assez larges, ici et là, annonçaient “November is coming” (Novembre Arrive). Elles étaient en blanc sur noir, élégantes, mais tout de même, annoncer ainsi l’arrivée par ailleurs prévisible de Novembre, c’était plutôt déroutant.
Il me fallut un moment pour réaliser qu’il ne s’agissait pas de concerts rock prochainement dans ces cambrousses. “Americans for Prosperity,” la légende devenue lisible au detour d’un virage me fit percuter.

Bientôt une autre moisson de pancartes détonnait : “Hurt U.S. Congress.” Pas “Hurt for U.S. Congress” et encore moins “Hurt for Congress,” qui suggèreraient que l’on se languit du Congrès.
Typiquement l’on écrit “Machin For Congress,” l’absence de “for” ici, induit l’idée de faire mal (hurt) au Congrès. Il existe véritablement un Robert Hurt, le bien nommé, qui se présente aux élections du Congrès dans un district du sud de la Virginie. Lorsque les multitudes veulent faire expier le Congrès pour ses pêchés soit-disant ruineux, cet animal fait un usage brillant de son patronyme.

Ces gens, le Tea Parti, en veulent à la terre entière, encore que principalement à Obama, mais aussi aux politiques en général, et au Congrès entre autres, puisque c’est pour lui que l’on vote bientôt.
Même les Républicains classiques qui ont le tord d’être en place, sont réputés faire partie du problème. La solution : les remplacer. Dans un tel environnement, Robert Hurt est l’homme de la situation, un don de Dieu dans une région qui lui est toute dévouée. Tout de même “Hurt U.S. Congress” c’est puissant, et pour le coup comment s’étonner que ses panneaux se retrouvent semble-t-il au delà de la circonscription qu’il convoite?


Le Tea Parti c’est le parti du “contre.” “Contre” comme “je suis contre tout ce qui prélève des impôts.” D’où le nom, acronyme de “Taxed Enough Already” (Taxé déjà Suffisamment) mais qui trouve surtout son origine dans la guerre d’indépendance où à Boston pendant la “Tea Party,”
l’on jeta à la mer les Anglais et leur thé avec, ce thé (tea) que le roi d’Angleterre taxait comme Louis taxait le sel. Le Tea Party c’est aussi est sans doutes avant tout, un mouvement libertaire, encore que libertaire pépére ; les libertés certes, mais surtout celles qui nous conviennent.

Dans le Tea Party on veut protéger les libertés Américaines de Washington
, qui semble vouloir tout réglementer comme dans l’enfer de l’Europe Socialiste.
Dans le Tea Party on veut qu’on nous foute la paix, qu’on nous laisse vivre comme avant, quand tout allait bien, quand l’Amérique vivait sous le status quo anglo-saxon, lorsque le Taliban était à la solde de la CIA, et que ni les Chinois ni Al Queda ne s’opposaient à l’hégémonie de l’oncle Sam. Dans le Tea Party on est typiquement blanc, et ok financièrement, du coup on panique un peu lorsque le monde change comme ces temps-ci. Par contre on ne se préoccupe pas trop du climat, car comment concevoir que l’homme puisse avoir en son pouvoir de défaire ce que Dieu a créé.

Sorte de bouquet final, je tombais sur l’une de ses pancartes prophétisant l’arrivée du mois de Novembre, au pied de trois croix érigées au bout d’un champ, le long de “Swing Bridge Road” (route du pont qui balance), ce qui tombait à pic vu qu’il s’agit en effet de changer le vote (swing the vote). Les trois croix annonçaient sans ambigüité que l’on était ici en terre si ce n’est sainte, en tous cas évangéliste, cette branche des fous de Jésus à la droite de la Chrétienté Protestante.
Les Évangélistes sont 60 millions aux Etats Unis, soit un Américain sur cinq, ce qui est aussi, coïncidence, le nombre d’Américains convaincus que Barack Hussein Obama est en fait un Musulman. L’histoire ne dit pas combien d’entre eux pensent que c’est un cousin de Saddam Hussein?


Le Tea Party ce n’est pas les évangélistes, et vice versa, mais il y a beaucoup de superposition. Sarah Palin l’a compris dès le début, jointe maintenant par Newt Gingrich, l’ancien héros de la “Révolution de 1994,” l’ex “Speaker of the House,” le troisième poste le plus important de la hiérarchie constitutionnelle, et aspirant au remplacement d’Obama. Newt Gingrich et le Tea Party font appel à la hantise qu’ont beaucoup d’Américains pour le gouvernement, qui serait comme un pêché originel, l’incarnation de l’inéficacité et de l’entrave à la liberté. D’où la stigmatisation de la politique actuelle pour avoir accentué le déficit et créé une réforme du système de santé qui mettrait les Etats Unis sur le chemin de la même ruine gangrénant déjà l’Europe réputée Socialiste, entendez “Bolchévique.”

Newt se laisse même aller dans l’islamophobie. Il a évoqué récemment un danger sous-jacent causé par certains musulmans
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qui n’auraient de cesse de conquérir le monde, et l’Amérique en chemin. Selon lui, d’aucuns s’emploieraient déjà à insinuer la charia en lieu de la bonne loi Américaine.

“La peur, c’est depuis toujours le chantage du pouvoir” déclamait Bernard Lavilliers il y a plus de 25 ans. McCarthy l’avait sans doutes compris avant lui, puis Georges Bush et son émule Nicolas Sarkozy, maintenant Newt Gingrish tente d’en remettre une couche. Dans tous les cas, le but n’est que de préserver, l’emprise de l’establishment sur le monde.

Il est intéressant qu’il y ait dans le programme du Tea Party la disparition du Département Fédéral de l’Education, cela bien sûr afin de réduire le déficit.
Mais où était le Tea Party lorsque Georges Bush faisait déjà exploser le dit déficit pour financer ses guerres imbéciles tout en réduisant les impôts, notamment ceux des plus riches? N’est-il pas révélateur que les “tea baggers” (partisans du Tea Party) veuillent éliminer le département de l’éducation, dans un pays où celle-ci est déjà lamentable, mais par contre ne disent rien du “Département de la Défense,” qui a lui seul dépense autant que la somme des budgets militaires des 13 autres nations les plus militarisées?

Cela montre bien que dans leur ensemble, ces obstructionnistes ne sont obsédés par l’explosion du déficit que parce que c’est un véhicule pratique pour exprimer leur rancœur face à un Président qu’ils soupçonnent d’être coupable des pires pêchés, y compris celui de vouloir supprimer quelques privilèges de l’establishment, de maintenir l’avortement légal ou de restreindre la vente d’armes à feu aux citoyens, qu’ils soient empoisonnés à la testostérone ou pas.


Cette tribune a été publié dans Le Monde le 20 Octobre 2010 , ici

Ainsi que dans l'Humanité le 21 Octobre,
ici


Vous pouvez trouver une série de photos sur le Tea Party, ici

THE TEA PARTY, THE LATEST TOOL TO MANIPULATE AMERICA



On the road into Virginia, some large signs by the road, were announcing "November is coming." The signs were stylish, white on black, but announcing that loudly the upcoming arrival of November is puzzling, is it not? At the risk of appearing a little slow, I must admit it took me a while to realize that this was not about a rock tour soon to perform in the outback. The subtitle: "Americans for Prosperity," was the give away.

Other signs soon appeared, and equally intriguing: "Hurt U.S. Congress." Not "Hurt for U.S. Congress" and even less "Hurt for Congress." There is really a Robert Hurt, running for Congress in a district of southern Virginia. That fellow makes brilliant use of his name in a context where the multitudes dream of punishing Congress. These people, the Tea Party that is, are mad at the whole world to be sure, although primarily at Obama, but also at politicians in general, and at Congress among others. Even regular Republicans, if incumbents, are considered part of the problem. The solution? Replace them.

It is clear that the Tea Party is a party against. "Against" such as "I am against anything collecting taxes." The Tea Party is mostly a libertarian movement, although comfort libertarian : freedom, all freedoms, but especially those that suit us. It is about protecting American freedoms from those in Washington obsessed with regulation as in the European Socialist hell. Tea baggers want to be left alone, until of course protections are needed from communists wanting daughters to have abortions, or from gays out to desecrate marriage. They want to keep living like we did before, when all was fine under the Anglo-Saxon Status Quo, when the Taliban was on the CIA's payroll, and neither the Chinese nor Al Queda were threatening Uncle Sam's hegemony. Tea baggers are typically white and financially ok, which might be why they panic when the world changes.

I saw a “November is Coming” sign at the foot of three crosses erected at the end of a field along "Swing Bridge Road," another omen, most likely. Evangelical land, obviously. Evangelicals are 1 out of 5 Americans, which is also, coincidentally, the number of Americans believing that Barack Hussein Obama is actually a Muslim. It is not known at the moment how many of them believe that President Obama is a relative of Saddam Hussein.

The Tea Party is not the evangelicals, and vice versa, but there is much overlap. Sarah Palin understood that much from the beginning, now joined by Newt Gingrich. Newt and the Tea Party appeal to the mistrust held by many Americans for the government, mistrust born out of self-righteousness. Hence the need to stigmatize the growing deficit and the creation of a health system reform that puts the U.S. on the road to the same presumed ruin as Europe. Never mind the Euro is now back to $1.38. Newt recently even let himself go into Islamophobia, trying to scare Americans about a supposed subversion of American law into Sharia law.

"Fear has always been the blackmail of power," Bernard Lavilliers, a French artist, sang over 25 years ago. McCarthy understood that before him, then George Bush. Now Newt Gingrish tries to apply another thick coat. All for the preservation of the establishment’s grip on the world.

It is interesting that the Tea Party advocates for the disappearance of the federal department of education, in order to reduce the deficit. But where was the Tea Party when George Bush was already exploding the deficit to finance his wars of folly while cutting taxes, particularly those of the richest? Is it not telling that "tea baggers" want to eliminate the Education Department, when education is at abysmal levels, but say nothing of the "Department of Defense," which on its own spends the equivalent of the next 13 most militarized nations’ defense budgets?

This suggests that these obstructionists are obsessed with the explosion of the deficit because it is a practical vehicle, an alibi to express their anger and resentment against a president they suspect guilty of the worst sins, including that of considering eliminating a few of their handlers’ privileges, wanting to keep abortion legal or God forbid, possibly restricting the sale of firearms to citizens, whether testosterone poisoned or not.



This Tribune was published in Le Monde on Oct 20, 2010, here

As well as in l'Humanité,
here


You will find a series of photographs on the Tea Party, here

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