Ce travail devait être l'ultime volet de ma série "Life on Mars" qui est dédiée à l'ère de la vie politique américaine et au côté irréel de la vie américaine dont j'ai été le témoin sous le Président Clinton, et qui avec George W. Bush a dégénéré dans l'intolérable et l'insoutenable. Durant cette période où le souvenir de la guerre froide devenait de plus en plus ténu, l'hégémonie américaine devint suprématisme, en tous cas dans l'esprit des dirigeants de ce pays. Le 11 Septembre en fut le résultat sans doute le plus marquant, et dans sa foulée, les Américains dans leur ensemble, se mirent à ressembler de plus en plus à des Martiens. Mars étant après tout, non seulement la planète des envahisseurs de tous poils, mais aussi le Dieu de la guerre. Barack Obama fut élu entre autres pour mettre fin à ce cirque et restaurer les véritables valeurs américaines et le respect des USA pour et dans le monde. Ceci est d'où le concept du titre de ce volet vient. Sa formulation exacte qui n’a pas de bonne traduction, fut trouvé par mon grand ami Peter Arménia peterarmenia.com
Le 20 Janvier 2009, ma mission était de capturer, vivantes, la sensation, la perspective populaire de ceux venus à Washington pour célébrer une victoire historique sur les forces réactionnaires, et pour rendre hommage à un homme qui avait triomphé de l’ordre établi. Aucun d'entre nous n'avaient de tickets pour siéger au milieu des notables; ce que vous voyez ici est l'angle plébéien, une version Cèlinesque de cet événement aux implications planétaires.
Ce fut une mission particulièrement ardue, car rien ou peu ne pouvait être planifié, dû à la rareté d'informations fiables et stables. Quelle route devrait être prise pour accéder à l'esplanade du Capitol ? Quelles restrictions y aurait-il ? Sans parler de la transhumance humaine, environ 2 millions, jusqu'alors inconnue et impossible à gérer élégamment. De surcroît, mon type de photographie qui doit permettre des agrandissements conséquents tout en respectant les plus hautes normes techniques, de celles que l'on ne voient normalement pas dans le photojournalisme, requière que je promène avec moi une charge d'âne en matériel photographique. Au final tout se passa au mieux du plan imaginaire. Je parvins à me positionner presque au centre de l'esplanade, suffisamment loin du Capitol pour avoir une marée humaine devant moi, sans pour autant être trop loin, et tout en gardant plus d’un demi million de personnes entre l'obélisque et moi. Mon Hasselblad de bataille me permettait, outre la meilleure résolution déployable, de retourner l'appareil en hauteur pour avoir la perspective d'un géant sans déclencher à l'aveuglette. Ses objectifs de légende, ont un contraste cristallin parfaitement saillant pour cet événement d'exception.
Tout ceux qui ont pu assister à l'inauguration le disent, cet événement avait une capacité étonnante à réjouir. Ce fut de très loin la plus grande messe à laquelle ce mécréant soit jamais allé, et probablement la plus grande qui ait jamais eu lieu. Il faisait un froid pénétrant, particulièrement debout comme un pingouin pendant trois heures avec la plupart de son corps immergé dans l’ombre de la foule. Ce qui était éblouissant, c’était que tout ce monde était heureux. Une sorte d’extase universelle, l’âge d’or. Il faut dire que personne ne pouvait être distrait ou dérangé par des communications, car les portables, dû à une intervention sécuritaire (à moins qu’elle ne soit spirituelle) étaient coupés. Il fallait voir ainsi 2 million de quidam rester tranquille et capable d’être silencieux, d’écouter, et d’être en liesse et en paix. Peut-être était-ce vraiment le retour du Messie?
Les photographies que vous voyez sont jusqu’à nouvel ordre des scans de lecture améliorés. Pensez “planches contacts de luxe.” Cela afin de livrer le résultat sans plus de délai.
Des tirages d’exposition sont offert à la vente. N’hésitez pas à vous renseigner, en utilisant le bouton “contact me” ci-dessous, les données de la page contact accessible par le menu, ou la boite à commentaires au bas de la page.